Projet  //  Plan d'action

Production et promotion des produits anti-moustiques ecologiques au burundi pour la prevention de la malaria en afrique

Introduction

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement forment un engagement multidimensionnel de l'ensemble de la communauté mondiale, qui devrait être réalisé en 2015. Toutes les évaluations récentes faites, notamment en vue du Sommet International sur les OMD organisé à New York en septembre 2010 le confirment : au rythme actuel des progrès réalisés, les OMD ne seront point atteints.

L'Agence consultative en éthique de la coopération internationale – ACECI – plaide en faveur du facteur humain dans les enjeux mondiaux comme la lutte contre la pauvreté, le développement durable, la gestion de l'environnement, les relations bilatérales et multilatérales. L'ACECI est convaincue qu'une nouvelle impulsion majeure pourrait être donnée pour la mise en oeuvre des OMD si les pays du Sud s'engageaient à traduire ces OMD en une loi visant la réduction de la pauvreté. Pour joindre l'action à la vision éthique du développement et de la coopération qu'elle prône, elle a lancé depuis 2009 une campagne de sensibilisation, de plaidoyer, de mobilisation pour l'élaboration et l'adoption d'une loi-type anti-pauvreté. Puis en 2010, elle propose au Gouvernement du Burundi un projet de production et de promotion des produits anti-moustiques à partir de l'herbe à chat – Nepeta Cataria pour prévenir contre la malaria tout en engendrant les effets du développement durable.

  • Lutter contre la pauvreté par des mesures législatives contraignantes telle que la loi est non seulement un acte fort de responsabilisation et d'appropriation des OMD par les populations, les sociétés civiles, les parlements et gouvernements concernés, elle offre également un cadre juridique de collaboration aux partenaires internationaux. Elle garantit d'un côté le respect des droits humains élémentaires, la bonne gouvernance, l'équité, le partage des richesses, l'imputabilité, l'instauration des mécanismes de contrôle et de l'autre, elle oblige les pouvoirs publics d'investir dans les populations ; celles-ci étant la plus grande richesse de n'importe quel pays.

La mise en oeuvre et l'application concrète d'une telle loi nécessitera des formes nouvelles d'engagement de tous les acteurs, y compris le secteur privé conscient de ses responsabilités sociales et une approche hautement participative en vue d'en assurer l'appropriation par les nationaux dès le début des activités, la génération de plus-values importantes par l'exploitation durable et la transformation locale de ressources naturelles renouvelables.

  • C'est donc en prévision de l'application de la loi anti-pauvreté en actions directes à l'instar de la loi sur le VIH/SIDA que l'ACECI propose au peuple et au gouvernement burundais un projet d'investissement pour la production des produits anti-moustiques accessibles aux populations vulnérables. Ce projet de développement durable qui implique plusieurs acteurs de la coopération (Gouvernements, entreprises privées, ONG, universitaires, fondations, etc.) permet la lutte contre la malaria - première cause de mortalité, la création de l'emploi et des investissements, le renforcement des capacités, la croissance économique à travers les échanges commerciaux dans la sous-région et même au-delà des frontières de l'East African Community.

Ce projet est une concrétisation opérationnelle de l'OMD 6 (maîtriser le paludisme) et 8 (partenariat mondial, accès au travail, rendre abordables les produits pour la prévention de la malaria, accès aux nouvelles technologies en coopération avec le secteur privé).

Description de la problématique Top

Le paludisme est une maladie parasitaire (Plasmodium) avec destruction des globules rouges, transmise par les piqûres de la moustique femelle du genre Anophèles.

Première cause de décès et des consultations médicales en Afrique, le paludisme, endémie majeure déclarée dans plus de la moitié des pays africains, tue un enfant toutes les trente secondes sur le continent, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au Burundi, le paludisme constitue le premier problème de santé publique1. Il touche particulièrement les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Actuellement, il est estimé que 80% de la population burundaise est exposée au risque d'attraper le paludisme : 56% de la population vit dans les zones potentiellement épidémiques, alors que 23% vit dans les zones hyper endémiques.

Dans les structures sanitaires, la moitié des consultations externes sont dues au paludisme. Chaque année, plus ou moins 2 millions de cas de paludisme en moyenne sont notifiés dans tout le pays, et des enfants de moins de 5 ans constituent la catégorie la plus touchée. Dans cette tranche d'âge, 48% des décès dans les structures sanitaires sont imputables au paludisme.

La maladie donne du fil à retordre aux soignants. Jadis concentrée dans les basses terres généralement chaudes et où elle était endémique, la propagation a gagné aujourd'hui les régions montagneuses, habituellement froides. Les variations climatiques de ces derniers temps au Burundi seraient pour beaucoup dans la propagation désordonnée de la maladie, estime-t-on encore dans les milieux médicaux du pays.

La réalisation de ce projet s'inscrit dans le cadre du plan stratégique mondial de « Faire reculer le paludisme » et que le Burundi a fait sien pour ainsi réduire la morbidité et la mortalité liées au paludisme de 75% par rapport à la situation de 2005. Afin de lutte efficacement contre la malaria, le projet prendra également en compte les objectifs opérationnels définis à la fin de 2010 hiérarchisés comme suit :

  • 80% de la population à risque est protégée en utilisant les méthodes de lutte anti-vectorielle localement appropriée telles que les moustiquaires imprégnées d'insecticides, les opérations de pulvérisations intra domiciliaires et, là où cela est possible, les mesures environnementales et biologiques.
  • 80% des cas de paludisme sont diagnostiqués et traités avec les antipaludiques les plus efficaces comme les combinaisons thérapeutiques à base d'Artémisinine (CTA) cela dans les 24 heures suivant l'apparition des symptômes.
  • 80% des femmes enceintes reçoivent les traitements préventifs intermittents dans les régions à transmission stable du paludisme.

Le présent projet s'inscrit dans le premier objectif opérationnel, tout en cherchant à augmenter le taux de protection de la population à risque au-delà de 80, par la production écologique de produits anti-moustiques diversifiés, faciles d'utilisation, abordables et la promotion de leur utilisation dans toute la sous-région.

Top La plante aromatique nepeta cataria

La Nepeta cataria appelée aussi "Herbe à Chats" ou "cataire" est originaire de l'Europe et d'Asie. Elle appartient à la famille des Labiées. Les Romains cultivaient la Nepeta cataria dans la ville de Nepeti, ce qui lui a sans doute value son nom.

La plante était reconnue comme ayant quelques propriétés médicinales comme celle de guérir de la lèpre et comme infusion pour aider à la digestion. Elle possède aussi un pouvoir sédatif.

La cataire pousse dans tout type de terre. C'est une plante très facile à cultiver. Elle demande beaucoup de lumière, donc elle s'adaptera bien au climat du Burundi. Elle pousse aussi dans les régions montagneuses, jusqu'à 1.500 m d'altitude.

Les graines semées se lèvent après 7 à 20 jours. Le taux de germination est élevé.

La Nepeta cataria est une vivace, elle repousse a partir de ses racines après la moisson.

Le dihydronépétalactone, un constituant naturel mineur de l'huile essentielle de l'herbe à chats, a été identifié comme un composé insectifuge efficace. La synthèse du dihydronépétalactone peut être obtenue par hydrogénation du népétalactone, le constituant principal des huiles essentielles de l'herbe à chats. Ce composé, qui possède également des propriétés aromatisantes, peut être utilisé commercialement pour ses propriétés insectifuges.

Cet insectifuge se présente comme une alternative valable au N-diethyl-m-toluamide (DEET), présentement le produit le plus utilisé, mais de mauvaise odeur, et qui laisse une sensation de gras sur la peau. Cette substance entièrement synthétique risque de causer des réactions allergiques ou toxiques chez certains enfants. En plus elle dissout certains plastiques et certaines peintures. Mais surtout: elle est trop chère à l'achat pour les populations vulnérables.