Projet // Plan d'action (partie 2)
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Production et promotion des produits anti-moustiques ecologiques au burundi pour la prevention de la malaria en afrique
Objectif général
Réduire la prévalence du paludisme en permettant aux populations vulnérables du Burundi et des pays environnants d'accéder à des produits anti-moustiques abordables, dans le cadre de la prévention de la malaria.
Objectif spécifique
Installation d'une unité de production du népétalactone, à partir de la plante Nepeta cataria (cataire, herbe aux chats). Cette usine est rentable, écologique et durablement intégrée dans une chaîne de valeur.
Activites à mener
Étapes préliminaires
- Étude de terrain
- Organisation de la conférence de lancement de projet
- Tests d'efficacité des anti-moustiques à base de la cataire
- Etude de faisabilité et de rentabilité d'une unité de production de NPL au Burundi, y compris une étude de l'impact environnemental
- Elaboration d'un plan d'affaires
- Présentation du projet aux partenaires et bailleurs de fonds potentiels
- Mobilisation des moyens d'investissements nécessaires auprès du gouvernement, les bailleurs de fonds, les fonds d'investissements et le secteur privé
La culture de la nepeta
- Tests d'adaptation de la Nepeta cataria, expérimentation des méthodes culturales et des fréquences de récolte les plus appropriées
- Multiplication des semences
- Identification des zones agricoles et des terres le plus appropriées
- Identification et formation des cultivateurs de la Nepeta
- Appui aux producteurs dans la recherche participative des formes de gestion les plus appropriées (coopératives de production, ou de collecte, champs communautaires ou individuels, contract farming etc.)
- Organisation de l'approvisionnement en intrants
- Organisation de la récolte, collecte et transport des plantes moissonnées
La construction de l'usine
- Acquisition d'un terrain approprié pour la construction d'un complexe agro-industriel pas trop éloigné de la zone de production
- Assurer l'approvisionnement en énergie, de préférence en provenance de l'énergie locale et renouvelable. Ex. énergie solaire, éolienne, biomasse, en plus d'une centrale hydro-électrique
- Conception et construction d'unités d'extraction au Burundi
- Importation des machines et construction avec matériaux locaux durables
La promotion des produits
- Etude des besoins : préférences des utilisateurs quant aux différents types de conditionnement de l'insectifuge
- Développement des produits appropriés
- Elaboration d'une stratégie avec le gouvernement et la société civile pour la valorisation de l'insectifuge naturel au bénéfice des populations vulnérables
- Vulgarisation de l'utilisation du produit au Burundi à travers les structures existantes pour les soins de santé, et en dehors du Burundi, en collaboration étroite avec des instances spécialisées comme le partenariat mondial contre le paludisme (Roll back malaria)
Résultats attendus
- Adoption des méthodes culturales les plus appropriées pour la Nepeta cataria dans le contexte de l'agriculture familiale professionnelle au Burundi
- Adoption de formes de gestion appropriées, choisies par les producteurs, bénéfiques à ceux-ci, et assurant leur contrôle autonome sur la production
- Diversification de l'agriculture burundaise
- Introduction et adoption de nouvelles technologies agro-industrielles au Burundi
- Réduction de la pauvreté par la création d'emplois et revenus stables pour les cultivateurs de cataire et les employés et ouvriers de l'usine (au moins 500 producteurs et 20 emplois à l'usine)
- L'accès à l'insectifuge des populations vulnérables est assuré à plus de 90%
- Diversification des produits d'exportation pour gagner des devises et renforcer la balance des paiements
- Offrir un produit compétitif sur le marché commun de l'Afrique de l'Est et à la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs
- Promotion de la responsabilité sociale des entreprises privées au Burundi
- Augmentation de la productivité au travail et des succès scolaires des jeunes, et réduction de la mortalité grâce à la diminution de la malaria
Chronogramme
Durabilité
- La durabilité financière : une partie de la production sera subsidiée pour les populations vulnérables au Burundi, une autre partie sera commercialisée pour générer des revenus pour l'unité agro-industrielle. Dans tous les cas l'unité doit réaliser un break-even pour assurer sa durabilité financière
- La durabilité de la production de la matière première : le projet doit s'acquérir de tous les facteurs de production nécessaire à sa durabilité (capacité de reproduction des semences, pépinières centrales et décentralisées, méthodes adaptées de fertilisation, outils pour la récolte, moyens de transport pour l'acheminement vers l'usine, etc). En plus, les modes de gestion adoptées par les producteurs leur permettront une autonomie optimale et une marge de revenu maximale
- La durabilité technique : l'équipe professionnelle qui gère l'unité doit être formée pour l'emploi et l'entretien des installations, la maîtrise des procédés de production, la qualité de contrôle, etc
- La durabilité écologique : toutes les constructions, les techniques culturales, l'approvisionnement en énergie et les procédés de traitement en usine seront conçus en vue d'une émission minimale de gaz à effet de serre et un impact environnemental minimal
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Analyses et gestion des risques
- Le risque le plus important est probablement lié à la situation politique particulière du pays et de sa gouvernance. Le président sortant a été réélu avec une écrasante majorité de voix, suite au retrait de tous les candidats des autres partis dès que les élections municipales avaient démontré que le parti du président, le CNDD-FDD, contrairement aux attentes des autres partis, bénéficie encore d'un énorme soutien populaire à l'extérieur de la capitale. En refusant de reconnaître la vox populi, les partis politiques de l'opposition font preuve de peu de maturité politique, et n'acceptent les principes démocratiques que si ceux-ci jouent en leur avantage. Beaucoup va dépendre du consensus politique après la saison électorale de fin juillet 2010, car si les autres partis continuent à boycotter et à ne pas reconnaître le processus électoral, le pays risque de faire face à un blocage des institutions, de devenir ainsi ingouvernable et de glisser vers le chaos. Réaliser un projet de développement durable dans un environnement politique en désintégration ne sera évidemment pas possible. Mais heureusement l'évolution politique deviendra claire à court terme, et les décisions relatives au présent projet pourront se prendre en connaissance de causes après la fin du cycle électoral.
Si la situation politique se stabilise et les institutions arrivent à fonctionner normalement, il est prévisible que le gouvernement donnera tout son soutien à ce projet, comme l'a exprimé déjà le Ministre du Plan sortant, Mr. Tabu Abdullah Manirakiza, dans sa lettre du 7 juillet 2010, en pièce jointe. En effet, au début d'une législature le climat est propice aux innovations, et au lancement de projets à plus long terme, dont les dividendes deviendront visibles avant la fin de la législature.
- Au Burundi, comme dans la plupart des pays de la sous-région, la corruption reste un mal endémique qui pèse lourd sur les activités productrices et ralentit et alourdit inutilement les procédures administratives pour le lancement de nouvelles activités comme celles proposées par le présent projet. Il est à espérer que le caractère social très prononcé du projet est de nature à décourager ceux qui chercheraient à s'enrichir de façon illicite sur les dos des populations vulnérables. Pour mieux rassurer les investisseurs, l'ACECI pourra parallèlement au présent projet, offrir des services de formation et de consultance sur l'éthique et la bonne gouvernance.
- Un autre risque plutôt imprévisible est lié au changement climatique. Malgré les besoins modestes en eau de la Nepeta cataria, une perturbation trop importante des précipitations pourrait rabaisser la production de la plante et/ou la qualité de ses huiles essentielles. Le projet pourrait anticiper une telle évolution en prévoyant au moins une partie de la zone de production sur des terres irrigables. D'autre part, comme le réchauffement planétaire favorise l'expansion des moustiques, et donc de la malaria, vers les altitudes plus élevées, la pertinence du projet ne fera que s'accroître.
- Au cas où la science médicale finirait par mettre au point un vaccin efficace contre le paludisme et que toute la population serait systématiquement vaccinée, comme c'est déjà le cas avec la poliomyélite ou le tétanos, la prévention par insectifuge risque de devenir obsolète. Un tel vaccin avait été annoncé d'abord pour 2010, ensuite pour 2013, mais jusqu'à présent aucune conclusion définitive quant à son efficacité ne peut être tirée. Cependant, Tatiana Scorza, chercheuse en parasitologie et immunologie à l'Université du Québec à Montréal, reste sceptique en ce qui concerne le nouveau vaccin. Selon elle, « le vaccin de GSK cible la phase hépatique, et vise à empêcher l'infection, dans le cas de personnes saines qui se dirigent vers des zones endémiques, comme les touristes ou les militaires. Préventif, le vaccin ne peut aider les gens déjà infectés. Il est donc inutile pour les résidents. Malheureusement, l'industrie pharmaceutique (…investit peu) pour la création d'un vaccin visant particulièrement les habitants africains des zones touchées par la malaria. »